dimanche 5 août 2012

La femme vulnérable

A 40 ans j'ai vécu, traversé plusieurs siècles. Plusieurs âges de femme.

La femme de Madagascar.

La femme de Paris.

L'une me renvoie aux traditions. L'autre m’interroge sur la modernité. Cette modernité qui accorde à la femme le pouvoir, le droit de disposer au mieux de son destin jadis soumis aux forces et régulations patriarcales. La voix de l'homme, du chef. Au village. Dépossédée de cette voix, la femme moderne aborde, arpente son existence avec choix. En théorie, je dirais. En théorie. Une vie moderne qui vient se buter devant l'inertie de son environnement. La cité, l''écosystème dans lequel elle évolue.
Marquée par l'homme, sa prévalence physique, sa prévalence économique et par conséquence sa force structurelle politique, la cité limite malgré tout le pouvoir de cette femme.

A Madagascar, la femme enfant reste l'apanage de la société. On peut même dire qu'elle assume la chose. Cette société qui ne pourrait se concevoir structurellement sans femme et cette femme qui ne pourrait se concevoir identitairement sans la société. Leurs destins liés vont assujettir cette femme aux forces traditionnelles. Ce qui a toujours été et ce que personne ne saurait remettre en cause. Pour quelle raison finalement ? Pour quel motif de modernité ? Les deux se construisent de pair.

J'en arrive à la conclusion que dans l'un comme dans l'autre, le destin de la femme reste scellé à celui de sa propre société. Sous quelle forme qu'elle soit. Sans doute, cela est dû à cette vulnérabilité constitutive de la femme. Peut-t'-on concevoir décemment des femmes vivre à l'écart de leurs pairs humains. On l'imagine aisément pour les hommes, les femmes restent quoiqu'on dise dépendantes des forces sociétales. A nous d'en méditer.